dimanche 15 février 2015

BEJAIA ET SA REGION A TRAVERS LES AGES


PERIODE PREHISTORIQUE *



En effet, l'occupation préhistorique de la région de Bejaia  est  remarquable  par   les   nombreux   sites   et   gisements   Ibéromaurusiens  (de - 200.000 à - 10.000 ans) que l'on rencontre, notamment dans les Babors septentrionaux. Sous forme de semis d'industries de plein air ou d'habitats d'abris sous roche, ces gisements ont livré de nombreux restes humains se rapportant à la première nappe d'Homo sapiens d'Afrique du Nord, l'Homme de Mechta-Afalou, des industries, des structures d'habitats et surtout, des manifestations artistiques. Ainsi, la découverte d'objets d'art figuratif (notamment les figurines zoomorphes en terre cuite dans l'abri sous roche d'Afalou – près de Souk-El-Ténine), pose la double question des origines de l'art et de la céramique en Afrique du Nord.



PERIODE PUNIQUE *




 La position géographique privilégiée de la région se prêtait à l'installation d'un comptoir phénicien ou punique. De fait, un habitat phénicien serait attesté par une sépulture dont la chronologie demeure cependant à contrôler. Un culte à saturne, fortement marqué par la tradition autochtone y est connu.

L'OCCUPATION ROMAINE :


   Octave Augu
ste  




  C'est  en 27 - 26 avant J.C que le romain Octave y fonda la colonia Julia Augusta Saldensium Septimana Immunis, pour les vétérans de la legio VII Augusta. Au moment de la constitution de la colonie, cette région n'aurait pas encore appartenue à l'empire, mais elle se serait trouvée à la frontière du royaume de Juba II. Ce n'est qu'en 42 après J.C que fut créée la province de Mauritanie Césarienne. A la suite de la réforme de Dioclétien, le territoire de la ville devint partie intégrante de la Mauritanie Sitifienne. La ville fut siège épiscopal, comme l'atteste la mention d'un évêque Salditanus dans la Notitia episcoprum de l'an 484. 
            La ville s'équipa de nombreux ouvrages d'utilité publique.  Le ravitaillement en eau de la ville était assuré par un aqueduc qui captait la source de Toudja, sur le flanc du massif de Tadart Aghbalou, à 16,5 Km
           à l'Ouest de Saldae. Une célèbre inscription de Lambèse nous renseigne sur les péripéties liées au creusement du canal pour le passage de l'aqueduc. Selon les thèses traditionnelles, l'aqueduc aurait constitué un exemple d'ouvrage de génie civil, réalisé par la main d'œuvre militaire.  
         D'après les nouvelles conclusions de J.P la porte (1994), la première intervention, vers 137, se serait limitée à une étude de faisabilité. Les travaux auraient duré de 4 à 6 ans et le rôle de l'armée se serait cantonné à la mise à disposition du chantier d'un technicien de haut niveau (un géomètre spécialisé), en la personne de Nonius Datus.
        Le territoire de la Wilaya de Béjaia a abrité une autre importante ville romaine. Il s'agit de la colonie Tubusuptu (aujourd'hui Tiklat, à 03 Kilomètres de la commune d'El-Kseur). Formée également de vétérans de la légio VII, elle était inscrite dans la tribu Arnensis  (CJL 8.8837) :Colonia Julia Augusta) legionis VII Tubusuptu. Elle fût chef lieu d'un district militaire sous le bas empire. Assiégée en 20 après J.C par les armées berbéres commandées  par tacfarinas , tubusuptu fut sauvée par dolabella, gendre de Cicéron. 
        Les amphores et débris avec les marques des officines retrouvés en Italie (Rome, Ostie, Préneste et Alba Fucens), en Maurétanie Tinginitaine (BasanaThamusida, Sala et Volubilis), ainsi qu'au lointain pays des Kouch (Méroé en Nubie), nous renseignent sur l'importance de l'activité économique et commerciale de Tubusuptu sous le haut empire. En particulier, cette cité sera représentée au concile chrétien de Carthage en l'an 411 après J.C. (c'est-à-dire, bien avant la ville de Saldae).       * PÉRIODE VANDALE ET BYZANTINE *


                            
  "Lempire byzantin"

Les sources bibliographiques et épigraphiques sont muettes sur ce qui est advenu deSaldae au moment et après l'invasion vandale. Il en est de même de la conquête Byzantine et de l'arrivée des musulmans. 
  LA PÉRIODE MÉDIÉVALE :

Détail du mausolée gothique
de François de la Sarra (mort en 1361),
érigé durant la seconde moitié
du XIVe sièc
(Hammadite, Almohade, Hafside) 
Vers le milieu du XI-ème siècle, la carte  politique du Maghreb est bouleversée. Le royaume berbère des Hammadites, en conflit avec les Almoravides à l'Ouest et avec les Zirides a l'Est, transfert sa capitale de la Qal `a vers Bgayet. L'antique Saldae inaugure ainsi son rôle historique et deviendra l'une des villes les plus prospère du Maghreb.  
             En 1136, elle repoussa une expédition de la flotte gênoise, mais fût prise par les almohades en 1152. Elle  redevint une place commerciale, scientifique et culturelle prospère sous les Hafsides          (XIII-ème - XV-ème siècle). Cette période médiévale représente l'âge d'or de la ville, notamment grâce à l'impulsion du prince Hammadite al-Nasir.  
            Tour à tour capitale d'un état indépendant, puis chef lieu de province d'un empire, la configuration de la population (qui selon le voyageur léon l'africain s'éleva à plusieurs dizaines de  milliers d'habitants) était très significative. Cette population était constituée en majorité de Kabyles et d'andalous. Il y avait aussi une importante communauté espagnole (al-Jama`a al-Andalusiya) cohérente et dirigée par un Cheikh. Enfin il y avait un fort groupement de juifs, ainsi qu'une colonie chrétienne.
           La présence de cette dernière est attestée par la fameuse lettre du pape Grégoire VII au souverain Al-Nasir en 1076. Selon  Mas  latrie qui a publié ce document d'archive, « jamais pontife romain n'a aussi affectueusement marqué sa sympathie à un prince musulman ».
          Par la suite, les relations officielles et commerciales avec les républiques chrétiennes de Gênes, Pise, Venise, Marseille, Catalogne et enfin Majorque sont caractérisées par la signature de traités de commerce, de paix, traités sur les biens des naufragés,.... 
         L'importance de ce commerce est illustrée par la présence dans la ville de Founduks et des consulats de ces républiques chrétiennes : Achat de marchandises  maghrébines et Sahariennes, de produit de l'artisanat local, notamment les « petites chandelles  » de Bougie. En effet, selon le géographe al-Idrissi: « Les marchands de cette ville sont en relation avec ceux de l'Afrique occidentale ainsi qu'avec ceux du Sahara et de l'Orient ». « Lesvaisseaux qui naviguent vers elle » passaient par l'arceau de Bâb al-Bahr  (la porte de la mer) et faisaient réparer leurs avaries sur les chantiers de  Dar es Senaa.
       Le rôle joué par Bougie dans la transmission du savoir au Moyen âge est confirmé par les séjours plus ou moins longs de personnalités scientifiques et littéraires prestigieuses, versées dans tous les domaines de la connaissance : le métaphysicien andalou Ibn Arabi, le mathématicien italien leonardo Fibonacci, le philosophe catalan Raymond Lulle, l'historien « Tunisien » Ibn Khaldun, le Poète sicilien  Ibn Hamdis,....Il en  est  de  même  pour les personnalités religieuses (Sidi-Bou-Medienne, Sidi Bou Sa`id, ath-Tha`aliby,..) et les voyageurs (al-Idrissi, Ibn Battuta, Léon l'Africain,......). Rappelons enfin que le Mahdi Almohade Ibn Tumert y déploya son activité réformatrice, notamment  par sa prédication en langue berbère. C'est à Mellala,  un  petit  village   près  de la  ville  qu'il  rencontra le célèbre Abd al-Moumen (qui lui succédera à la tête de l'empire almohade) et lui enseigna sa doctrine unitaire. L'OCCUPATION ESPAGNOLE *


   Le milieu du XIV-ème siècle, fût marqué par la recrudescence de la (course ». Selon Ibn Khaldoun, les Bougiotes ne tardèrent pas à se signaler parmi les corsaires les plus redoutés des marins chrétiens. Voulant établir des comptoirs de type colonial sur la côte algérienne, l'Espagne envoya Pedro Navaro pour s'emparer de la place en 1510. Les fortifications seront renforcées, mais la ville est saccagée et en particulier les palais Hammadites, qui subsistaient encore, seront détruits.  
  Attaqués en 1513 par Aroudj, les Espagnols résistèrent et se maintiennent dans la place jusqu'en 1555. Continuellement bloquée par les autochtones, la garnison espagnole ne peut résister longtemps, malgré la visite de l'empereur Charles Quint en 1541.   C'est Salah Rais qui mettra le siège à la ville et obligera le gouverneur espagnol Don Alphonso de Peralta à capituler. 
*  PRESENCE TURQUE *

    Avec les Turcs, Béjaia perdit son statut de capitale, même si elle continua encore à jouer son rôle de chantier de construction navale. Le relais est alors reprit par la province. Toutes les sources indiquent qu'à partir du XVI-ème siècle la Kabylie a continué à tenir un rôle dans l'histoire du Maghreb. Selon R. Letourneau, « les populations Kabyles étaient réparties entre Trois commandements : royaume de Koukou, Beni-Abbès et Banu Djubar ». l'autorité ottomane n'a pas pénétré les campagnes, ce qui fait que ces populations ont pu conserver intactes leurs institutions politiques et administratives. 
         La destruction de Béjaia par les espagnols avait contraint de nombreux Ulémas de cette ville à « émigrer » vers la province. C'est ainsi que certains centres d'enseignement vont devenir de véritables instituts (Tamokra,…..). Cette réputation va d'ailleurs dépasser le cadre dela Kabylie , et ce, pendant plusieurs siècles. Ainsi, Ibn al-Feggoun (XVII-ème siècle), dans son ouvrage « Manchour al-Hidaya » affirmait que de nombreux savants constantinois émigraient dans le pays des Kabyles pour
       se spécialiser dans les sciences des lectures coraniques. Parmi les plus prestigieuses écoles de la région, citons la Zawiyya – Institut de Chellata. Fondée au début du XVII-ème siècle, elle deviendra quelques années plus tard « l'un des centres religieux et scientifique les plus renommés de l'Afrique septentrionale ». L'OCCUPATION FRANÇAISE * 


    L'occupation française de la ville commença en 1833. Béjaia et sa région opposèrent une résistance farouche et plusieurs événements historiques prouvent qu'elles ne cessèrent jamais d'être un foyer d'insurrection. Ainsi, Féraud, interprète de l'armée  française, nous raconte   les  exploits   d'une  véritable  figure de légende,  l'insaisissable Bou-Baghla. Il en est de même de ce témoignage inédit sur cette période de la « pacification » de la Kabylie , précisant à propos de la tribu des Beni-Oughlis (Sidi-Aich), « qu'elle avait mise sous les armes Deux Mille Cinq Cent fantassins. 

        En  1871, la nouvelle des désastres de la France en Prusse et la diminution de l'effectif des troupes coloniales en Algérie donnent aux populations Kabyles l'espoir de recouvrer leur indépendance. C'est le 08 Avril 1871 que le vénérable Cheikh Aheddad proclama à Seddouk (Vallée de la Soummam ) le Jihad, répondant ainsi à l'appel d'El-Mokrani. Commandées par les fils de Cheikh Aheddad, à savoir Cheikh Azziz et Cheikh M'hamed, les tribus de la Vallée de la Soummam ont participé aux batailles livrées dans la plaine de Béjaia et aux assauts contre la ville       (de Béjaia) en Mai et Juin 1871. L'insurrection s'étendra rapidement à tout le Constantinois et aux confins de l'Oranie. Les deux tiers du pays sont entraînés dans ce mouvement de résistance. Pouvait-il en être autrement ? Cheikh Aheddad n'était-il pas le Moqqadem de la prestigieuse Confrérie, Tarehmanit ( la Rahmaniyya ) ? Il semble qu'au début du XIX-ème siècle, cette Tariqa d'essence Kabyle arriva à s'affilier une Cinquantaine de Zawiyya à travers l'Algérie (14 dans le Constantinois, 19 dans l'algérois et l'oranie et 16 dans le Sud). Après la « pacification » de la Kabylie , ce chiffre sera multiplié par Cinq ». Pour punir les révoltés, le vice amiral de Gueydon a séquestré leurs meilleures terres et leurs a fait payer une lourde contribution de guerre. 
       Dès le début du XX-ème siècle, Béjaia et sa région jouèrent un rôle non négligeable dans l'éveil des consciences et la structuration du mouvement national. En Mail 1945, au moment ou les alliés célèbrent la libération (suite à la terrible deuxième guerre mondiale), l'axe Béjaia –Kherrata – Sétif – Guelma s'embrase. La Kabylie des Babors entre en dissidence. Des manifestations sont organisées pour exiger démocratie et justice face au sacrifices des musulmans pendant la guerre. Le jour de l'armistice avait été choisi à dessein. La répression coloniale sera d'une férocité atterrante et fit plus de 45 000 victimes. 
        Deux années après le déclenchement de la lutte armée, il y eu à Ifri (près d'Ighzer Amokrane) le fameux congrès de la Soummam. En effet, il fallait structurer la guerre d'indépendance. Les longs débats (Près de Vingt jours) vont déboucher sur la définition d'un programme, la structuration  FLN – ALN et l'affirmation de « la primauté du politique sur le militaire et de l'intérieur sur l'extérieur ». Deux institutions sont désignées : un Comité de Coordination et d'Exécution (CCE) et un Conseil National de la Révolution Algérienne (CNRA – sorte de parlement). Par le travail  législatif accompli, ce congrès a constitué un tournant et les textes produits inspirent encore de nos jours la destinée de notre pays.

By ---> Abdelkader Saidj

2 commentaires:

  1. Bravo pour ce rappel de l'histoire même sommaire et qui ne porte que sur la ville de Bejaïa. Que chaque Algérien fasse de même et nos jeunes pourront se familiarise avec leur histoire faute de l'apprendre dans une chaire universitaire. bravo

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